Révolution et Empire

Le 1er Régiment de Cavalerie : de la 1ère République au Consulat (1792-1802)

 

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Bataille d'Austerlitz

 

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La Liberté conduisant les armées - E.Detaille (1906)

 

 

étendard - 1er escadron 1794 - Patrick Le Lann

 

 

1er régiment de cavalerie (1802)

 

 

 

1er régiment de cavalerie (1800) - Patrick Le Lann

 

 

Maréchal des logis (1802) - Patrick Le Lann

 

 

 

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LA RÉVOLUTION bouleverse le cadre de la vie politique et sociale en France. Le monde militaire n'y échappe pas. En effet, Colonel-Général est en garnison à Lille lorsqu'il est rebaptisé 1er Régiment de Cavalerie, suite à l'ordonnance du 1er janvier 1791 qui supprime les appellations héritées de l'Ancien Régime. Dorénavant, les régiments de cavalerie quittent les noms qu'ils ont portés jusqu'à cette époque pour n'être plus désignés à l'avenir que par le numéro de leur rang de création.

L'Europe est effrayée par les progrès de la Révolution, et une coalition naît pour restaurer l'autorité royale en France. Tandis qu'en septembre 1792 le gouvernement révolutionnaire mène une guerre idéologique tendant à l'abolition des monarchies hors de France, l'armée révolutionnaire prépositionne ses troupes face aux coalisés (Autriche, Prusse, Angleterre, Hollande, Espagne, Portugal). Cependant, cette jeune armée révolutionnaire est affaiblie, car de nombreux officiers, fidèles au roi de France, ont émigré à Worms, à Mayence ou bien sont destitués. Ainsi, le vicomte de Vergnette, lieutenant-colonel du  Régiment, a rejoint l'armée des Princes à  Coblence, emportant la Cornette Blanche qui ne retournera au Régiment qu'en 1814.

Les premiers engagements se ressentent de ce manque de cadres, mais rapidement, la promotion par le rang comble le vide. Le 6 novembre 1792, le 1er Régiment de Cavalerie s'illustre à JEMMAPES, bataille la plus sanglante de l'époque. Cette victoire est la première à s'inscrire sur le nouvel étendard du Régiment.

Malgré ses succès, l'armée du Nord, ma] équipée, doit se retirer vers l'ouest. Le Régiment est alors dispersé. Un escadron est à Namur et l'autre mène des actions d'arrière-garde face à un ennemi qui cherche à couper la retraite aux Français.

En janvier 1793, le Régiment compte dix-neuf officiers et quatre cent quatre-vingts cavaliers. Un escadron participe au siège de MAESTRICHT (février 1793) et est engagé a NERWINDEN (18 mars 1793). Cette bataille décisive perdue, le général Dumouriez passe à l'ennemi, l'armée doit se replier sur l'Escaut. Le 1er  Régiment  de  Cavalerie  se  regroupe à Maubeuge assiégée jusqu'au 17 octobre. La situation générale est désespérée en cet été 1793.

Mais les armées françaises reprennent l'offensive et boutent l'ennemi hors des frontières, Durant cette période, les cavaliers du Régiment multiplient les exploits individuels.

Fin 1794, le Régiment constitue à nouveau une unité de cavalerie cohérente et aguerrie. Il rejoint l'armée de l'Ouest à Caen. Cette année 1795 est consacrée à des opérations de police contre les chouans avant de prendre garnison à Rouen.

En 1795, la Convention est en bonne position pour traiter. L'Espagne et la Hollande s'allient à la France. L'Autriche et l'Angleterre restent seules en guerre avec la France.

Carnot imagine un plan d’action contre Vienne. Moreau (armée de Sambre et Meuse) et Jourdan (armée du Rhin et Moselle) suivent la vallée du Danube tandis que Bonaparte débouche avec l’armée des Alpes en Italie du Nord où l’Autriche possède le Milanais.

Le 1er Régiment de Cavalerie, en juin 1796, quitte Lille et rejoint cette armée à Milan. II  effectue  diverses  missions  de  reconnaissance et de diversion tout en étant cantonné à Vérone.

Au cours de cette campagne d'Italie le 1° Régiment de Cavalerie s'illustre brillamment et de manière originale. Le 17 septembre 1796, le capitaine Lasalle, futur général de hussards et aide de camp de l'adjudant général Kellermann, accompagné de dix-huit cavaliers du 1er Régiment de Cavalerie, effectue à Vicence, près de Vérone, une reconnaissance derrière les lignes ennemies. Il se heurte à quarante Impériaux mais livre à Bonaparte des renseignements concernant le dispositif autrichien. A la suite de cette affaire, Lasalle gagne ses galons de chef d'escadron au 7e Hussards.

Le général Thoumas, son biographe, narre une version plus romanesque de cet épisode. Lasalle n'est pas allé a Vicence pour reconnaître l'armée ennemie, mais pour y retrouver la marquise de Sali dont il était épris. C'est donc de sa propre initiative qu'il a agi, sans cependant perdre de vue son métier.

A Rivoli (17 janvier 1797), le 1er Régiment de Cavalerie charge à deux reprises les Impériaux qui tentent de prendre pied sur le plateau, les rejetant en déroute dans le défilé. L'exploitation qui s'ensuit permet une victoire totale sur les Autrichiens qui, assiégés dans Mantoue, capitulent en février 1797.

Bonaparte, ce premier épisode de la campagne d'Italie terminé, se porte au devant de l'archiduc Charles d'Autriche qui arrive avec de nouvelles troupes. L'action du Régiment sur la Tagliamento (16 mars 1797) permet au général en chef de prendre dès le début de l'affrontement un avantage décisif. L'archiduc

Charles se replie jusqu'à la signature de la paix de Campoformio (octobre 1797).

Le traité de Campoformio, qui met fin à la campagne de Bonaparte en Italie contre l'Autriche, n'arrête pas la France dans sa poursuite des guerres révolutionnaires. En 1798, le Directoire occupe les États pontificaux; les deux petites républiques de Mulhouse et de Genève, la principauté de Montbéliard et même le Piémont.

Le Directoire éloigne Napoléon en lui  confiant  le  commandement de l'expédition d'Egypte dirigée contre la Turquie et l'Angleterre en 1798 et 1799.

Pendant ce temps en Europe, une nouvelle coalition se forme contre la France en réaction à la politique d'annexion. La coalition regroupe l'Autriche, l'Angleterre, une partie de l'Empire germanique, le Royaume de Naples, la Turquie et la Russie. Le Directoire forme six armées (Hollande, Rhin, Danube, Suisse, Italie et Naples) car il faut défendre un front immense du nord de la Hollande jusqu'au sud de l'Italie.

Le 1er Régiment de Cavalerie appartient à l'armée d'Italie. Détaché à LOGNANO entre Florence et Bologne, il doit maintenir les communications entre ces villes. La situation est tendue car la Toscane et un certain nombre de villes se sont révoltées contre le gouvernement mis en place par la France.

Il se bat à PARME, puis à REGGIO en juin 1799. A NOVI (14 août 1799), la réserve de Cavalerie à laquelle appartient le Régiment se bat magnifiquement, mais les Autrichiens l'emportent. A la fin de l'été 1799, les armées françaises ne possèdent plus que la ville de Gênes en Italie.

Le 1er Régiment de Cavalerie rentre en France et se réorganise en Avignon. En septembre, il est affecté à l'armée des Alpes reconstituée pour lutter contre l'invasion.

A RONCI (28 octobre 1799), GENOLA (3 novembre  1799), MARGUERITE (6 novembre 1799), MONDOVI (7 au 13 novembre), il se bat dans  la  réserve  de  Cavalerie et en arrière-garde. En décembre, il retourne en France et s'installe à Paris puis à Fontainebleau.

Réorganisé en quatre escadrons, il reprend le chemin de l'Italie en mai 1800 au sein de la division Kellermann. Le 2 janvier 1801, il se bat devant VÉRONE. Il contre-attaque un corps d'armée autrichien qui débouche sur le flanc de Kellermann le long de l'Adige. Ces actions d'éclat sont les dernières du Régiment sur le sol italien. Dès la paix signée, il rentre à VERSAILLES (9 février 1801).

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